Les feux de l’Ukraine

Cette semaine je vous invite aux feux d’artifice de l’Ukraine, qui ont eu lieu à Montréal le 6 juillet dernier. C’était pour moi la première fois que je photographiais des feux d’artifice, et dans l’ensemble ça a été une expérience enrichissante, même si les résultats ne sont pas à la hauteur de mes attentes.

Malheureusement(ou heureusement), on ne peut pas réussir à prendre la photo parfaite à chaque sortie, mais l’important c’est d’apprendre ce cette expérience.

Un des gros problèmes avec les feux d’artifices, à la différence d’un paysage, c’est qu’on ne peut pas s’installer à l’avance pour notre composition. On ne sait pas exactement où les feux seront. On n’a pas le choix, on doit attendre qu’ils commencent pour finaliser notre composition, avec les premières fusées qui nous donnent une idée où viser exactement. Mais là encore, elles ne sont pas toutes pareilles ni à la même hauteur, et la variation du vent vient compliquer la chose.

L’autre inconvénient, c’est que des feux d’artifice, ça ne dure pas pendant une éternité, donc une fois qu’ils ont débuté, on ne veut pas changer notre composition ou nos réglages à répétitions.

Et finalement, il n’y a pas deux moments identiques, donc on ne peut pas non plus déterminer à l’avance quand déclencher notre exposition, ni pour combien de temps.

Donc, pour résumer, on peut bien arriver à l’avance pour s’installer, penser qu’on est prêt, qu’on a l’endroit parfait, et tout le tralala, il n’en demeure pas moins qu’il y a une partie de chance dans la qualité et la beauté des images finales.

Préparation

Nous étions deux photographes pour la sortie. C’était dans les deux cas notre premier essai pour la photographie de feux d’artifice, donc difficile de partager nos bonnes techniques… Nous sommes arrivés sur les lieux environ trois heures avant le début, ne sachant pas combien de temps il ne faudrait pour trouver l’endroit idéal, combien de monde il y aurait et s’assurer qu’il y ait assez de lumière pour s’installer facilement.

Nous nous sommes donc rendus du côté de la ville de Longueuil, sur la rive sud de Montréal, sur le bord du fleuve. En termes d’endroit, je crois que nous avons fait le bon choix, avec une vue sur l’ile Ste-Hélène et la Ronde, avec en arrière-plan le pont Jacques Cartier. Ensuite, il faut déterminer quel objectif sera le bon. Ce n’est pas l’idéal de devoir le changer durant les feux. J’ai opté pour un objectif 24-105mm, croyant que ce serait l’idéal, tout en hésitant pour un 70-200mm…finalement on sort le trépied et on installe le tout, en attendant que le tout commence.

Le début

Après plus de deux heures d’attentes, le spectacle commence enfin. Vite! Il faut finaliser nos ajustements… Ok, on ajuste notre composition pour la hauteur des feux d’artifice, on est prêt. Plus qu’à prendre les poses et espérer obtenir un bon résultat. J’avais pris la décision de faire des expositions en mode “bulb”, pour pouvoir varier la durée facilement. De toute façon, le temps d’exposition n’est pas figé pour des feux d’artifice, car ils sont très lumineux. Si on expose plus longtemps, on a plus de trainées, moins longtemps, moins de trainées. Des informations que j’avais trouvées, une moyenne d’environ huit secondes donnent en général de bons résultats. Donc après quelques fusées, je crois avoir trouvé le bon cadrage. Dans mon viseur, tout semble ok.

Les choses à améliorer

La plus grosse erreur que j’ai faite durant cette soirée, à mon avis, c’est de ne jamais revérifier mon cadrage. Chaque fusée est unique et la hauteur d’une à l’autre peut varier grandement. Les premières étaient très hautes. J’ai donc réglé mon objectif à 42mm. Je gardais aussi beaucoup d’espace en dessous, pour la réflexion dans le fleuve. De plus, j’avais choisi au départ une composition en orientation paysage, pour voir plus d’arrière-plans. Le hic, c’est que mon arrière-plan, dans la grande majorité des cas, est sous exposé, pratiquement noir, donc pas vraiment important dans l’image finale. La majorité des feux plus colorés étaient plus bas que les premiers sur lesquels je me suis basé. Et la réflexion dans le fleuve n’ajoute pas beaucoup à l’image finale, car l’eau à cet endroit n’est pas calme, donc c’est une réflexion qui ne donne aucun détail, juste une lueur de couleur dans l’eau. Elle a tout de même son intérêt, mais pas nécessaire de lui donner autant d’importance.

Avec tous ces problèmes, je me suis retrouvé avec des photos que j’ai dû recadrer de façon importante en postproduction, tronquant près de soixante pour-cent de l’image. Mon arrière-plan est très sombre. Comme il y avait un peu de vent, la fumée des feux se promène et devient plus apparente que l’arrière-plan, avec la lumière des feux qui l’éclaire.

Pour les temps d’exposition, pour avoir des trainées intéressantes, il faut exposer au moins huit secondes. Mais là encore il faut faire attention, car s’il y a trop de fusées dans une même exposition, il devient facile de bruler les zones les plus éclairées. Il faut donc ajuster l’ouverture pour permettre une exposition assez longue sans avoir trop de zones brulées. La majorité des mes images ont été prises avec un temps d’environ sept secondes, à ƒ/8. J’en ai aussi avec une ouverture plus grande pour avec des temps aussi courts que deux secondes. Et j’en ai avec une ouverture de ƒ/22, avec des temps plus longs. Et honnêtement, j’ai de la difficulté à dire ce qui est le mieux, car ça dépend beaucoup du moment, ce qui n’est malheureusement pas prévisible. Je crois que pour ma prochaine expérience je débuterai avec des temps près de dix secondes, avec une ouverture de ƒ/8 à ƒ/11.

Je vous joins ici quelques images que j’ai prises. Comme toujours, vous pouvez cliquez sur les images pour les agrandir.

Ce que je changerais

La bonne nouvelle, c’est que si la météo le permet, j’y retourne pour les feux du Canada, qui auront lieu fin juillet. Je vais fort probablement aller au même endroit. Par contre, cette fois-ci je vais fort probablement utiliser l’orientation portrait, pour avoir plus de hauteur, moins de largeur. Pour mon arrière-plan, je vais devoir prendre certaines expositions avec des temps plus longs pour avoir un arrière-plan intéressant, et une partie du travail devra se faire en postproduction pour jumeler l’arrière-plan avec les feux dans le ciel. Je vais définitivement vérifier ma composition quelques fois lors de l’événement pour corriger au besoin. Comme mentionné plus haut, je vous commencer avec des temps d’environ huit secondes, mais je crois que vais aussi essayer des expositions beaucoup plus longues, possiblement jusqu’à vingt secondes, en réduisant mon ouverture en conséquence.

Conclusion

J’espère que vous avez apprécié cet article. Je vous ai partagé quelques-unes des images que j’ai capturées, même si à mon avis ce ne sont pas les meilleures qui soient. Pour moi, ce qui me captive toujours de la photographie, c’est que peu importe le temps et l’énergie qu’on y met, il y a toujours un nouveau sujet, une nouvelle technique, quelque chose à expérimenter pour améliorer nos compétences. Nous verrons si j’ai appris quelque chose lors de mon prochain essai 😀

À bientôt!